J’en suis venue à croire de plus en plus que ce qui est le plus important pour moi doit être dit, verbalisé et partagé, même au risque d’être déformé ou mal compris. ―        Audre Lorde
Amal

Amal

Le Yémen meurt en silence depuis quatre ans. Quatre années pendant lesquelles médias et gouvernants occidentaux ont assourdi le bruit des bombardiers et des missiles. Quatre années durant lesquelles ils ont épousseté les restes de 5000 ans de sites archéologiques majeurs dévastés. Quatre années à engraisser des marchands d'armes et à pérorer sur le montant des contrats d'armement tandis que les corps d'enfants se décharnaient.

Mais aussi quatre années à rager et s'émouvoir, à raison, de la destruction des mausolées de Tombouctou ou des temples de Palmyre par Daesh. Et surtout, quatre ans à combattre de toutes leurs forces, le massacre de civils innocents, le wahhabisme, l'utilisation des armes chimiques... Im-moralité: on n'aime que ses terroristes en Occident !

Les pétrodollars n'ont pas d'odeur, l'argent n’a pas d'honneur. Les médias se prosternent devant nos gouvernants, qui se prosternent devant les hommes d’affaires, qui se prosternent devant des barils moitié-prix et des contrats à plusieurs milliards. (Même Steve Banon s'est retrouvé à faire la danse du sabre.)

Et soudain, alors que la population elle, s'affole du sort des yéménites depuis longtemps déjà, à coup de communication politique et d'emballement médiatique on demande au citoyen lambda de s'émouvoir, de ne pas détourner les yeux. Qu'il faut en finir avec cette guerre... 

Mais c'est trop tard. Trop tard pour Amal Hussain cette petite fille de 7 ans, et trop tard pour l'UNICEF qui annonce que ramener la paix au Yémen "ne suffira pas à sauver ses enfants..." 

L’expansion des intérêts capitalistes mondiaux détruit les nations et génocide les peuples avec ce qu'elle a de plus cynique: la guerre. A moins que ça ne soit la presse, qui offre un encart minuscule à la disparition tragique de cette enfant quand par sensationnalisme elle faisait la Une du NYTimes, hier... Hier...

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